Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/81

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et se fait choir de la cendre de cigarette dans le dos, malgré tous mes efforts pour la maintenir à des distances respectueuses.

Voilà que je joue les Massouard, à présent. Je débourre sur l’épaule des statues. Mais celle-là est si petite.

J’ai passé la nuit précédente chez Thilde. Je suis très vanné. J’ai plein le dos de l’amour gentil comme elle a plein le dos des cendres de ma cigarette.

Tout de même je souffle un peu pour écarter ce voile gris.

Elle rit, chatouillée.

— Pourquoi que tu souffles ?

— Rien, des cendres. Dois-je te reconduire ou faut-il aller payer le fiacre ? Si ton cocher te lâche, nous serons jolis…

— Non. Me lâchera pas. Nous avons une petite heure… et je n’ôterai pas ma belle robe.

Je me demande quelle différence il peut y avoir entre Mlle Léonie, la pierreuse, et Mme Julia Noisey, femme d’un honnête architecte ?

Au moins Léonie ressemble à Cléopâtre, elle !