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Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/141

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de verdure où il y a peut-être une rainette verte cachée. Plus tard il gonflera certainement les oreilles ainsi pour guetter le poisson rouge.

Peu à peu on se fait au langage alternativement confidentiel et pompeux de la gardienne. Elle balance ses hanches comme deux paniers pleins de pêches dont le vermillon duveteux lui servirait pour se farder, le dimanche. Ses cheveux, en chignon négligé, lui font une ombre sur le cou. Elle sourit en montrant de larges dents propres. Superbe commère, on l’entend marchander une volaille au marché. Elle s’embrouille dans ses clefs volumineuses, mais elle se retrouve toujours quand il s’agit du petit Fox :

— Il a été bien malade et on a cru qu’on allait encore le perdre !

Ah ! oui ! l’autre enfant.

— … Il faut vous dire aussi qu’il y a eu une grève dans notre ville… — puis elle se tait, bouleversée à l’idée que l’on pourrait