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Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/163

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d’un malade. À son menton se creuse une singulière fossette où se niche son rire perpétuel fait d’une envie de pleurer. La bouche tremble, imberbe, les yeux, bleuâtres, sont voilés d’une buée de cendre. Ni beau ni laid, un peu plus distingué qu’un homme ordinaire, ce personnage s’exprime avec une raillerie cependant familière, comme s’il condescendait à parler à des gens du peuple. Non, il n’a plus rien à nous faire voir que l’âme du château, ses souterrains, ses oubliettes, ses précipices qui inspirent le vertige… Est-ce bien la peine de visiter encore tout cela ? L’âme du château, il la porte tout entière en lui, car elle l’a enchanté. Si impossible que cela puisse paraître, il est, à lui tout seul, ce très mince personnage : le féodal.

— Pour tout vous dire, fit-il d’un ton détaché, alors qu’on ne lui demandait plus rien et après avoir, cependant, accepté une cigarette, il faut commencer par les commencements… Quand je suis venu ici,