Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/172

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suis un Breton qui la connaît, allez ! Je partage avec l’État, oui, c’est-à-dire que je mets un quarteron de pommes de côté ; seulement, quand on me les demande, elles sont toujours pourries. Que voulez-vous que les Beaux-Arts fassent d’une pomme ? J’ai de la salade, un plant de choux, des radis, des petits pois… ah ! le terreau ne manque pas vers la chapelle souterraine, c’est un vrai beurre. À chaque instant on est obligé de trier les os, car un charnier, ça vous envoie du tout-venant, n’est-ce pas ? Et on brûle ce qu’on ne peut pas consommer. Il paraît qu’à la Révolution ils ont fichu des religieuses par les poternes dans les douves. Elles ont fondu. La terre ? C’est comme la croûte d’un pâté : le meilleur est dessous. Pour vous finir, il faut que je vous dise que c’est à la grève que je les ai lâchés. Comme de juste il est venu des meneurs de Paris pour emberlificoter les choses. Le syndicat voulait trente centimes par paire de chaussures finies et les ouvriers ne son-