Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/220

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Il me ficela en serrant consciencieusement la corde et en accompagnant cette cérémonie de mauvais compliments qui ne me troublaient plus du tout, tellement j’avais envie de rire.

— Ah ! cette grenouille, ce raton mort né, ce coq sans crête, ce choucas hors coquille ! Ce serait plaisir de le faire cuire à la brochette pour le manger poudré de sel fin ! Tu ne seras jamais bon pour le service, toi, et tu tourneras les pages de la romance aux sacrées pintades qui gloussent dans les salons de madame ta mère ! Gibier de cabinet de toilette, va !… Enfin, quoi, tout le monde ne peut pas avoir mon râble de sanglier, n’est-ce pas, et la hure assortie !…

Il eut la bonté d’âme de m’appuyer la nuque sur le piège ouvert pour que sa mise en scène eût un aspect plus nature.

— Là, ne bougeons plus !… ou c’est la guillotine comme du temps de nos anciens ! Notre cher père va en voir trente-six chan-