Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/38

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des Boursaut qui s’emporte, à présent, déclara le maire scandalisé. Ça n’a pas de bon sens de la fouailler ainsi. Ils sont tous saoûls, les Boursaut ». Elle fila comme une flèche devant nous et la foule se mit à courir en vociférant les pires imprécations parce que l’on gagnait des nerfs, rapport à l’orage en l’air et au coup de feu de l’Américaine l’ayant mis aux poudres, ce jour de malheur. Le maire eut beau nous expliquer que le meilleur moyen d’arrêter un cheval est de ne pas le suivre, personne ne l’écoutait et moi, moins que personne. J’avais une revanche à prendre. Je courus d’abord chez moi décrocher mon fusil, ceindre mon ceinturon, mon sabre, des cartouchières. Ce ne serait sûrement pas de ma faute si je n’arrêtais pas ce cheval, et je me remis en route par le sentier qui mène à la mare des Pivents. Pour ne pas suivre un cheval emporté, on ne risque rien d’essayer de le tourner. Sa route, à lui, traversait le village et allait, tout de même, du côté de la mare