Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/40

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sion ! Et vous allez voir… ce que vous verrez ! » « Ah ! C’est tout vu ! râla-t-il dans mon gilet, mettant ses deux mains à mes épaules pour se soutenir. Nous sommes maudits ! Entends-tu, Antoine, on nous a jeté un sort. Après ce chien enragé, ce cheval emporté… là… dans le bois, que je viens de traverser pour gagner du terrain de côté, il y a… » « … il y a que le sacré carcan les a tous pelleversés du haut du ravin ? » m’écriai-je ému par le ton solennel de notre première autorité qui, d’ordinaire, ne donnait pas dans la superstition.

Il me fit signe que, désormais, l’histoire de nos Boursaut lui devenait complètement indifférente, en ouvrant les bras, puis, ajouta, les levant au ciel : « Il y a… un pendu ! »

« Un pendu ? ».

« Oui… un homme pendu… il faut couper la corde, bégaya-t-il, j’allais procéder à cette pénible opération, mais, te voilà, Antoine ! Écoute, détache-moi d’abord ma