Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/44

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ment mon avis ! » que soupira le maire et il ajouta, mouillant son second mouchoir de sa sueur : « Sans la température, encore, on essayerait bien de gravir pour parler à l’homme, quant au cheval, tenez, le voilà sur la haie du champ des Plativeaux ». On apercevait, en raccourci, le profil du cheval qui, levant les jambes de devant, s’apprêtait à faire son dernier saut dans le vide. La charrette renversée sur le côté de la route poussait la haie de ses deux brancards, et les voyageurs de l’intérieur poussaient, eux, des cris de chahoins. Toute la société leur répondait par des encouragements ridicules en la circonstance car il n’y avait rien à faire pour personne : « Tiens bon ! Scie-lui les dents avec le mors ! Coupe-lui la queue ! Jetez donc votre petit gars dans la verdure, nous le ramasserons ! » Il y en eut un qui, perdant tout à fait le nord, se mit à hurler ; « Mais fais donc taire ton cochon… tu vois bien qu’il excite les autres ! » D’ailleurs, c’était si