Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/77

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eu le malheur de regarder fixement le feu, en dépit de la recommandation de son aîné. Hypnotisé, il demeura le revolver au poing, les prunelles révulsées, le col rigide.

Noll ne pouvait pas marcher pour secouer son supplice. Une douleur lancinante lui mordait le talon, lui donnant la sensation d’une araignée venimeuse fouillant sa plaie. Il se tourna vers Amaldo.

— Ces enfants, dit-il avec un peu d’embarras, c’est si mal élevé.

Amaldo murmura courtoisement :

— Ne vous tourmentez pas, capitaine, nous suffirons, et, d’ailleurs, mon cheval, quand ça lui prend, réveillerait une armée entière.

— Votre cheval ?

— Oui, mon capitaine. Il est somnambule.

Noll songea :

— Il ne nous manquait plus qu’un fou dans cette affaire. Le colonel aurait dû garder l’Algérien pour lui. Du reste, qu’im-