Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/53

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Me voici de nouveau seul, austère, embêté parce qu’austère, spleenitique, mûr pour hanter le grand monde avec un visage pâle, des yeux pochés, un goût très prononcé de l’exotisme, c’est-à-dire du repos après la victoire.

Hum ! Victoire ?… Je n’ai fichtre pas envie de me vanter ! La pauvre victoire que celle qu’on remporte en… transvasant.

Je ne vous envoie pas de fleurs. (Est-ce que vous aimez les tubéreuses ?) Et je ne vous ferai point de visite de digestion. (Quel est le jour où l’on peut vous rencontrer chez vous sans nièce au sommeil innocent, beau-frère sourd ou domestique à ressort ?) Mais… j’ai envie de vous revoir.

Et puis, vous savez, je la briserai votre potiche blafarde, je la renverserai votre urne funéraire de veuve hypocrite ! Ce stupide dieu terme qui doit vous rappeler je ne peux pas m’imaginer quoi de malpropre, de honteux, de sans queue ni tête ! Oui, oui, je tordrai ce goulot de fiole puant l’alchimie ! Sacré tonnerre, Madame ! Pensez-vous que j’en resterai là ? Ai-je le droit de demander, d’exiger, l’explication d’une séance de jongleries chinoises ? Je ne vous aime pas, et il est peu probable que je finisse par devenir jaloux d’une cruche tunisienne, seulement, je vous jure que j’irai