Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gamine, lui faut de la route dans les jambes pour qu’elle dorme sa nuitée ?

Je m’imaginais pas, avant ce matin-là, qu’on pût être malheureux aussi simplement.

Je ne me serais pas mis sur la chaise, près de la vieille, que je serais tombé tout de mon haut.

Ça me pinça le cœur à m’en faire jurer.

Je lui apportais une croix d’or achetée chez un vrai bijoutier de Brest, pas de la camelote, une croix solide, puis une galette agrémentée de fruits confits pliée dans du papier d’argent. Les présents de fiançailles.

Elle… ben quoi, elle était sortie… pour courir…

— Elle ne vous a parlé… de rien ?

La vieille me regardait au-dessus de ses lunettes.

— Non, de rien… Vous lui aviez donné une commission… C’est-y que vous vouliez déjeuner ? Dame ! je vous attendais point et faudra vous contenter d’un plut.