Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/211

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Il monte, il descend, il croise le vieux qui monte ou descend, et le vieux chantonne. Jean Maleux chantonne aussi, par esprit de singe.

On mange, on boit, le phare s’allume, le phare s’éteint.

Mon Dieu, est-ce Pâques, est-ce Noël ? j’entends sonner des cloches.

Des habitudes me tyrannisent. C’est, après moi, des espèces de pies qui répètent toujours la même bêtise, me tirent par la manche pour me faire voir toujours le même point de l’horizon. Je trouve très simple de taillader la table avec mon couteau pendant que le vieux compte, à voix haute, les boîtes de sardines empilées des deux côtés de la cheminée.

Il me paraît fort naturel d’user le bouton de ma veste en le polissant sous mon ongle des heures et des heures, tellement qu’il est, maintenant, fendu en deux, ce bouton, et que mon ongle est mangé jusqu’à la racine. Je fais cela machinalement, sans oublier le moindre détail