Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/45

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leur allure, surtout en temps de barres. J’avais un guéridon pliant, attaché au sol selon l’usage, une étagère en fer forgé soutenant les lunettes et tout un attirail de lampiste. Je dois ajouter que ça puait fortement le pétrole et que ça manquait prodigieusement de rhum. Un étroit corridor vitré, corseté de solides verges d’acier, conduisait à la cage de la lampe posée au centre d’un demi-globe de pierre. La cage pouvait tourner moyennant une puissante machinerie devant le gardien immobile, ou lui, en risquer le tour par le chemin de ronde, quand c’était possible. Sur le balcon crénelé, le vent faisait rage et vous menaçait de la culbute finale tous les trois pas.

Nous étions en automne, ça se gâterait. Malgré les observations au doigt mouillé du vieux Mathurin, ça ventait assez rudement ; pour du beau, c’était du beau variable. Une sarabande à ne pas croire ! Le lendemain il n’eût pas fait bon venir chez nous pour nous apporter des confitures. On comprenait facilement l’ordre de la marine