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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/100

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la petite célestine (riant, mais moins fort) : C’est-i’ que Madame s’inquiète des rôdeurs, qu’elle a la figure toute retournée ?

madame (sèchement) : Vous êtes une sotte ! Une femme de quarante ans n’a peur de rien. Non ! J’ai eu froid, là, tout d’un coup, entre les deux épaules…

la vieille angèle : Faut mettre de la sauge à bouillir et en boire une bonne tasse avec du miel.

madame (se levant) : Ça m’a pris tout subitement, pendant que je regardais la route, là-bas, du côté du gros noyer, et il m’a semblé…

la petite célestine (curieusement) : Quoi donc qu’i’ vous a semblé, Madame ?…

madame (lentement) : C’est pourtant quelquefois nécessaire d’avoir un homme chez soi.

la grosse marthe (avec vivacité) : Là ! Je l’ai toujours dit que Madame devrait se remarier… On ne peut pas vivre sans un homme, à la fin des fins !