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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/115

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de l’accablement. Quand sa mère est morte, elle a crié : « Seigneur ! » intérieurement aussi, de la même façon. Demain, elle doit s’approcher des sacrements, elle aura une plus grande ferveur, voilà tout, et n’y pensera plus.

Malheureusement, sa langue y pense encore ! Du bout de cette langue s’effilant, elle exécute des furetages insensés dans ce coin obscur de mâchoire. Elle y constate une brèche formidable, et elle a brusquement, la pauvre femme, la vision très absurde d’un château en ruines contemplé, autrefois, durant son voyage de noces. Oui… elle aperçoit la tour, là-bas, une tour qui porte à son sommet une couronne crénelée et qui met, dans des nuées d’orage, comme la mâchoire inégale d’une colossale vieille…

Ses tempes bourdonnent. Si son mari arrivait, elle lui dirait tout. D’ailleurs, il est si discret, si bon, qu’elle espère bien… tout lui cacher. Elle se promène, cherche à se calmer