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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/128

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elle : Quel plaisir stupide ! D’ailleurs, personne ne te le défend. Pour moi, quand je mange trop, je pense que je ne ressemble plus aux anges, et si j’étais libre je ne dînerais qu’avec des babas !

lui (cherchant) : Attends un peu. Tu vas si vite, toi ! (Il bâille.) Ah ! j’en tiens un ! J’ai découvert l’autre jour une souris dans mon armoire, je l’ai saisie par la queue pour la tuer et elle s’est retournée pour me mordre, alors je l’ai lâchée, j’étais très content de la lâcher.

elle (riant) : Vilain sot ! se laisser mordre par une souris ! Il fallait venir trouver ma chatte aux yeux verts. Elle qui les aims tant ! D’un seul coup de patte elle leur enlève la peau de la tête, et on les voit courir dans tous les coins avec un petit bonnet de rubis !

lui (très vite) : Et puis ! Et puis ! oh ! j’ai toutes sortes de beaux plaisirs encore… Quand je me couche, je mets ton portrait sous mon traversin, et je m’endors en t’appelant ma petite femme. Et puis !… (Il s’arrête embar-