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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/44

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à l’affût au détour dangereux de leur existence obscure, celui qui les verra mourir le front collé au cristal glacé de son énigme…

la mère (se cramponnant à lui) : Non ! Assez ! je souffre trop ! Ta voix me tue ! L’angoisse me serre la gorge. Tu n’as donc pas pitié de ta mère, Sylvius ? J’ai voulu savoir, j’ai eu tort. Pardon ! Va chercher les lampes, je t’en supplie ! (Elle se met à genoux, joint les mains.) Je suis comme paralysée…

l’épouvanté (chancelant) : Je crains, moi, le miroir caché dans l’ombre, votre grande psyché, ma mère…

la mère (exaspérée) : Lâche ! Est-ce que je n’ai pas encore plus peur que toi ! M’obéiras-tu, à la fin !

l’épouvanté (se redressant, hors de lui) : Eh bien, soit ! je vais vous chercher la lumière !

(Il s’élance avec rage dans la direction de la psyché, derrière laquelle se trouve la porte du salon. Un instant, il court au milieu d’une