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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/80

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le maudit (roulant des yeux fous) : Personne, pas de Dieu, pas même un simulacre de Dieu !

le juif : C’était à deviner, puisqu’il ne vous répondait rien, mon cher garçon… Voyons toujours l’objet.

le maudit (le laissant s’emparer du ciboire) : Et la foudre ne tombera pas.

la prostituée (haussant les épaules) : Tu nous ennuies avec tes perpétuelles exagérations.

le juif (retournant le ciboire aux lueurs louches de la lanterne) : Tiens ! Tiens ! je n’imaginais point si mal ! Oh ! les fameuses légendes. (Il se penche, prenant des airs apitoyés.)

le maudit (se tordant les mains) : Madelon ! Madelon ! Ni Dieu ni foudre ! Mon crime n’était donc pas encore assez grand… Moi qui espérais des preuves dans le châtiment ! Je me noie, Madelon ! Une eau glacée monte à ma bouche ! Madelon ! Tu auras les bijoux,