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Page:Rachilde - Le Dessous, 1904.djvu/69

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— Alors, on ne me dérangera pas ?

— Jamais de la vie ! C’est un ancien raffut, mais vous feriez mieux de coucher à la grange. Manque pas de paillasse et pourvu que vous ne flanquiez pas le feu… Est-ce que vous en usez ?

Il lui tendait une blague.

— Non. Merci. Je voudrais savoir si tout le pays appartient à M. Davenel.

— Le pays ? Le pays ? Ben, il est à la nation, au gouvernement, à tout le monde, quoi ? M. Davenel est le directeur, sans être le propriétaire. Est-ce que vous avez eu des histoires avec le gouvernement ?

Heureux de se reposer, l’ouvrier, en causant, bourrait une pipe, son croc de fer fiché devant lui. Les camarades étaient loin et n’avaient pas pour lui l’attrait de cet inconnu.

— Allons ! Je vois ce qu’il en est ! Vous avez fait la bombe, hein ? reprit le paysan, pour qui lancer la bombe ou faire la fête étaient synonymes.

— Si M. Davenel, votre directeur, vous l’a dit, ce doit être vrai. Moi, je voudrais savoir où prendre quelques provisions. J’ai un peu d’argent, mais je ne veux pas me risquer dans les villages voisins.