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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/100

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ressemblait aux jeunes clercs du moyen âge qu’on voit en prière, dans les églises, à côté du chevalier bardé de fer dormant sur son tombeau.

— Marianeau ! Je ne veux pas que tu pleures. J’irai demain pour lui expliquer…

— Quoi ?

Ils demeurèrent les yeux dans les yeux.

— Tu l’aimes !

— Non. Je ne crois pas. J’ai beau m’étudier, je ne ressens que de l’indignation contre son inqualifiable conduite. Proportions gardées, ce qu’il a fait vis-à-vis de moi est aussi violent que ce qu’il a fait… à l’Olympia. Je n’y comprends rien et je vais me remettre au travail sans plus penser à ce personnage détraqué.

— Marianeau ! Et, s’il t’aimait, lui ?

— Allons donc ! On ne s’y prend pas de cette façon quand on aime une femme pour le bon ou pour le mauvais motif. On ne la traite pas comme un objet… à moins que d’être soi-même insensible.

— Qu’en sais-tu ?

Marie Faneau détourna les yeux.

Son frère lui baisa passionnément les mains.

— Marianeau, celui-là est plus fort que toi, que moi, que nous. Il est d’un monde que nous