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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/168

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Pontcroix se pressa les tempes de ses deux poings :

— Vos conditions ? fit-il sans daigner protester, parce qu’il ne pensait qu’à la profonde immoralité de son ennemi.

— La très simple promesse que, devenu son amant ou son mari, vous ne me sépariez pas d’elle.

Il leva un peu ses yeux, férocement durs :

— Cent mille ? gronda l’homme pris au piège par un gamin.

— Non, monsieur de Pontcroix. Son luxe, le vôtre, le ménage à trois, mais, parfaitement, très purement correct. Moi aussi j’aime la correction dans le vice ! Car je ne suis que le frère, et ma sœur est une très honnête fille qui vous aime. Je refuse toute fortune en dehors de la sienne. Je ne suis à vendre qu’en qualité d’esclave, le sien.

Yves de Pontcroix couvait le jeune homme de son regard fixe et brûlant.

S’il comprit, il ne voulut rien en laisser paraître, car il dit, subitement très affectueux, de son ton redevenu câlin, attendri :

— Vous êtes un frère vraiment très dévoué. Je n’aurais jamais deviné cela de votre part en