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Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/350

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cet oratoire situé au lieu le plus élevé du monastère, il vit une nappe d’autel étendue là comme le linceul tout préparé, l’abbesse prosternée psalmodiant des prières et une ombre, l’ombre d’un homme terrible, d’un géant, qui brandissait son épée.

Harog, d’un souple élan de tigre, fut derrière l’assassin qui croula les bras en avant, le front sonnant sur les dalles, ayant lâché son arme, le couteau d’Harog jusqu’au cœur…

Il y eut des cris de femmes, une prière de délivrance.

— Que loué soit Dieu ! les reliques sont du vrai bois ! balbutiait la pauvre Leubovère entraînée par Justina, la plus fidèle nonne qui, sans chercher d’où venait le miracle, se mit en devoir de la cacher sous le linceul.

Pendant ce temps, d’autres religieuses avaient réussi à éteindre la torche, on se battait dans les ténèbres… Mais Harog luttait férocement malgré le nombre.

— Puisque votre abbesse est sauvée, mes sœurs, leur souffla-t-il, que l’une de vous se substitue à elle. Je réponds de tout.

La prévôtesse Justina, que son âge désignait pour ce rôle, s’écria :

— Par la Sainte-Croix de notre maison dont je