Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette nuit même, en vomissant un flux noir qui fumait à l’imitation de Satan jaillissant de l’enfer ! Miséricorde pour nous que tes chiens ont veillées !

— Que tous ceux qui veulent se réconcilier me suivent, dit Harog. Ce sera ma dernière joie en ce monde de vous détourner de la voie de perdition. (Il s’adressa à Childéric-le-Saxon, qui ne riait plus, s’apercevant de la défection d’une moitié de l’armée.) Toi, Childéric, veille sur Chrodielde, je te remets mon commandement pour cette unique chose : ne la laisse pas maltraiter, elle qui me fut douce malgré ses torts…

Et il sortit d’un pas ferme, ayant enfin absolument dépouillé le vieil homme puisqu’il pardonnait au bourreau de Ragnacaire !…

— Basine me paiera cher sa trahison ! songeait Chrodielde. Elle a dû se donner à lui pour en obtenir un tel changement.

De loin, les mendiants chantaient, repris par leur coutume d’invocations intéressées :

— Gloire à Dieu dans le ciel et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

Quand arriva cette troupe de gens, hommes et femmes de bonne volonté, criant les louanges du Seigneur et le triomphe du juste, en face de la maison de Radegunde, la porte de bronze s’ouvrit,