Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/120

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soir ma femme devint nerveuse et comme je la menaçais d’aller coucher ailleurs, elle se calma.

Mais la nuit fut encore coupée de réveils en sursaut, de plaintes de sa part, et de bougies allumées subitement.

Chose singulière et qui me confirmait dans l’idée d’un état nerveux de ma compagne c’est que, réveillé, dès que je frottais une allumette, elle déclarait ne plus rien entendre. Quant à moi, je ne percevais absolument aucun bruit, sans doute parce que je n’écoutais pas dans l’obscurité, cherchant, chaque fois, à éclairer la situation.

L’état nerveux empirant, je questionnai les bonnes, filles un peu sauvages, qui ne répondirent pas franchement ou se tinrent dans une prudente réserve. Alors, malgré l’ennui que j’éprouvais d’avouer le bizarre état de fièvre de ma femme, je priai un de mes amis de venir dormir au-dessous de nous, dans la chambre à