Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/132

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s’opposant aux miens. Je me taisais craignant d’effrayer celle qui dormait là-haut mais je me sentais inonder de sueur… je recevais le baptême de l’effroi ! Une première impression de la peur qui est une colère sans nom, une colère impuissante qui ne peut plus que se répandre en blasphèmes !

Comme mon ami, je lâchai tout et je courus, en deux bonds, à la porte du corridor donnant sur le jardin. Je l’ouvris brusquement. Je ne mis pas cinq secondes à exécuter ce mouvement. Je constatai qu’il n’y avait aucun être humain derrière les volets de bois, ni une branche d’arbre capable de les arrêter, ni une corde tendue, rien que l’air pur de la nuit ! Je fis le tour de la maison en courant et je revins devant la fenêtre : elle s’était refermée ! Quand je voulus rouvrir la porte du corridor, refermée aussi, pour rentrer chez moi, elle avait sa clef tournée à double tour en dedans. Prisonnier dehors ! J’étais le jouet… de quelle