Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/184

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par suffisance, mais par simple besoin de bon sens. Je pouvais admettre une religion et écouter encore le curé de mon village qui criait à l’œuvre démoniaque et me poussait lui-même à la preuve par l’absurde, mais, tout finit par sombrer dans une féroce négation.

Je me suis rangée, de toutes ces voitures-corbillards, sur le rail de la raison pure… qui conduit au néant. Oh ! dormir, sans les cauchemars de l’au-delà, oui, dormir après une longue journée bien remplie. Je n’ai pas d’autre ambition. Je ne veux être, en y employant toutes mes forces physiques et morales, qu’un numéro bien portant dans l’immense revue des singularités humaines : celui de la grosse chatte blanche qui boit du lait en fermant les yeux.

J’ai parfaitement et tôt compris, que, née dans certaines conditions romantiques, apportant des atavismes effrayants, tarée de légendes suspectes, tout me condamnait à devenir la