Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/188

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mal y pense !… C’est lui l’auteur du discours de « Son Printemps » que j’y ai transcrit sans y changer un mot !)

Je n’ai jamais aimé les enfants parce que j’aime les animaux avec une ferveur presque religieuse. N’ayant eu ni frère ni sœur, j’ai peuplé la solitude glaciale de mes premières années, celles que l’on appelle, je ne sais pourquoi, les belles années, par un nombre incalculable d’adoptions de petits frères inférieurs qui me tenaient chaud, physiquement ou moralement.

J’élevais tout ce qui me tombait sous la main, jusqu’à des couleuvres, et je m’entendais merveilleusement avec cette société !… contre l’autre ! Les enfants ont une manière d’aimer les animaux qui ne fut jamais la mienne : ils les aiment pour leur plaisir et le plaisir des petits d’hommes est toujours de la souffrance pour les petits d’animaux. Moi je les aime pour leur malheur. Je les défends et je souffre mille