Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/199

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inexplicablement traqué malgré, ou à cause de ma prétendue laideur (je me souviens de vous avoir entendu dire, à propos de cette laideur, que je portais avec une rare élégance, la splendeur « bien masculine » d’être affreux. Merci, Madame !)… j’ajouterai que mon orgueil me dictant la chasteté, je puis lui obéir facilement. Rien ne me gêne quand j’ai décidé moi-même de mon sort. L’homme, esclave de ses passions ou la victime d’une passion me semble tellement méprisable ! Je veux être le maître de mon amour avant même de devenir le maître d’une femme. L’amour, du reste, est un sentiment où l’élément féminin a très peu de part. Remarquez, ce sophisme vous plaira, je pense, que l’amour est un dieu et non pas une déesse. Ce sont les hommes qui ont fait les lois ? Soit ! Mais ils n’ont pas plus inventé l’amour que son essence mâle et il a toutes les raisons de demeurer la religion ou la dignité de celui qui