Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/221

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lourds ornements de rois barbares, bossué de cabochons féroces comme des yeux de tigres, car elle portait un corselet, bijou extravagant d’un joaillier en vogue à cette époque, de fer forgé enrichi de pierreries fabuleuses. De là, se dressait, impérieux et garçonnier, un buste raide, plat, sur lequel virait, brusquement, une tête un peu trop classique de Walkyrie casquée de cheveux roux, trop sincèrement « Titien » pour être vrais. Un profil pur mais coupant, en fil de sabre ; des yeux vagues, très faits, et une bouche fendue en mortelle et éternelle blessure. Ce physique pouvait donner des choses intéressantes dans le privé, pourtant, à mon humble avis, ça manquerait toujours de charme. La science de la courtisane ne doit jamais dépasser la grâce de la femme. Trop de… technicité et la grâce y succombe ; c’est comme les fleurs montées des grands fleuristes, il ne faut tout de même pas que le fil de fer puisse passer par-dessus les corolles…