Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/24

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semblez croire — ni un héros, ni un martyr. Je suis un homme sage, qui mesure ses pas, pondère ses gestes, raisonne froidement ses effets et ne s’élance qu’avec mille invisibles précautions. Mon audace même, que j’ai tour à tour entendu vanter et déplorer, n’est encore, Madame, qu’une attitude choisie par mon odieuse lucidité.

Vous le voyez, je me déshabille. Mais que votre amitié se rassure ! Je dirai suffisamment pour vous intéresser et pas assez pour me compromettre. Je me regarde.

Oui, Madame, il y a le mystère. Le mystère insondable, inaccessible, éternel. Il est à l’origine et à la fin de toute chose. Il pèse sur vous, sur moi, sur l’humanité entière, enveloppe la terre, couvre l’univers, noie nos âmes, désespère nos pauvres cerveaux las de souffrir pour la découverte d’une vérité toujours proche, mille fois pressentie et jamais atteinte » Vous le niez donc ce mystère qui est dans vos