Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/90

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de la vie bonne est de ne pas l’empoisonner par les chagrins imaginaires, les pleurs, corrodante rosée de l’exaspération cérébrale qui sont distillées au fond de l’alambic trop surchauffé d’une mentalité dégagée de toute espèce de frein sensuel. Ils le savent, les malheureux, et ils s’égarent ! La raison n’est certainement pas dans le « pourceau d’Épicure » mais elle réside peut-être dans le fauve puissant et sain, qui ne tue que pour pouvoir manger ou passer… parce qu’il aime l’ordre admirable de la forêt qu’il habite et ne voudrait en rien troubler le silence de la nature. Il tue rapidement, étrangle, pour étouffer les cris discordants de la souffrance et passe sur le corps de sa proie pour aller loin où il y a des lits de mousse fleurie qui l’attendent. Sommeil exquis de l’apaisement charnel ! Sans rêves et sans retours inutiles sur la fatalité ! Des remords ? C’est la vie, de manger ou de tuer ! L’essentiel est de n’y prendre que le seul droit