Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/121

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bles dessous de l’infini, roulait d’abîmes en abîmes, plus bas, toujours plus bas ! Ayant laissé sa jolie chrysalide chez les hommes, le pauvre papillon fou, éperdu, nu, fuyait, sans savoir, sans comprendre, en pleines ténèbres. Il descendait et descendrait encore plus bas, toujours plus bas, beau coup plus bas, éternellement plus bas !…


VII

Par la grande baie vitrée de leur salle d’escrime, un jour douteux tombait sur les deux frères, leur faisant des visages maussades et les yeux ternes. Ce ciel de février était de couleur odieusement sale, d’aspect mouillé comme des compresses entourant une tête de pauvre, à l’hospice, et le cadet des de Fertzen avait ses nerfs.

Il errait, tenant son fleuret en demi-cercle, tout prêt à le détendre contre n’importe qui ou n’importe quoi.

Depuis cinq semaines, il allait régulièrement, le matin, au cimetière, son coupé rempli de gerbes odorantes, et le groom, sur ses instructions, données d’une voix peu attendrie, jonchait le petit monument de Jane, pendant que Monsieur Paul se promenait en cherchant l’émotion qui, de nouveau, semblait le fuir. Le reste du temps, il lisait, écrivait, s’enfermait avec des fioles d’éther, s’as-