Page:Rachilde - Les Hors nature, 1897.djvu/233

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flambe là-dessous… Oui, je crois que oui ! Si ça lui disait… j’aimerais mieux vous… rapport à la France !

— Tu es un imbécile, mon ami !

— Monsieur Paul ! On est des camarades d’une heure ? Eh bien, je prends la liberté de vous dire qu’il faut opter ! Ni chair ni poisson, vrai de vrai comme l’église brûle, c’est pas vivre. Faut vous mettre des nôtres !

— Aïe ! fit Paul, un crochet de couvreur qui m’entre dans la poitrine ! Voilà ma chemise massacrée, un modèle si délicieux ! Dis donc, je suis déjà des vôtres… je suis sale, j’ai l’air d’un ramoneur. Prends ma place ; je ne joue plus, Soutiens-moi que je passe !…

Une seconde, le reptile blanc frôla ce grand garçon honnête et tendre, un jeune père de famille qui pensait au petit enfant dans ses langes de flanelle en tenant respectueusement la taille de cette merveille intellectuelle. Une seconde, au milieu d’une atmosphère brûlante, des étincelles voltigeant, d’une odeur sulfureuse et démoniaque, ce ni chair ni poisson, selon l’expression naïve de l’ouvrier, se colla sur sa peau en sueurs, et l’homme eut un frisson, se sentit à la fois charmé et révolté, comme (il l’expliqua plus tard) par le contact d’une belle morte. Ce fut, du moins, ce terme généreux qu’il employa pour définir, vis à vis des autres, sa passagère impression de malaise.

En bas, Reutler échangeait modestement des seaux pleins contre des cruches vides. Après une période d’héroïsmes fous, il revenait, d’instinct, à cette église condamnée, y attendait le Messie, de