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Page:Rachilde - Monsieur Venus, Brossier, 1889.djvu/137

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monsieur vénus

fond de la voiture, tout près d’elle, la tête abandonnée sur son épaule, répétant de ces bêtises adorables qui rendaient sa beauté plus provocante encore.

Raoule, de l’index, lui indiquait, à travers la glace relevée, les principaux personnages passant près d’eux. Elle lui expliquait les termes de high-life qu’elle employait et le mettait au courant d’une société dont l’accès lui paraissait défendu, à lui, pauvre monstre sans conscience.

Ah ! disait-il souvent, se serrant contre elle avec effroi, tu te marieras, un jour, et tu me quitteras ! Ce qui donnait à son type si frais, si blond, la grâce attendrissante du tendron séduit, en revoyant la possibilité de l’oubli.

Non, je ne me marierai pas ! affirmait Raoule. Non, je ne vous quitterai point, Jaja, et, si vous êtes sage, vous serez toujours mienne !…

Ils riaient tous les deux, mais ils s’unissaient de plus en plus dans une pensée commune : la destruction de leur sexe.

Jaja, pourtant, avait des caprices, des caprices possibles. Il navrait sa sœur, dont