seoir sur un divan de la serre, un magnolia derrière leurs épaules.
— Écoutez, l’amour sincère ne peut jamais être grotesque. Raoule, je vous aime sincèrement.
Il se pencha. Ses prunelles, un peu moqueuses, s’emplirent d’une humidité qu’un simple effort des nerfs de la face y faisait monter, et non la tendresse dont il voulait l’entretenir, puis il lui baisa les doigts un à un, s’arrêtant pour la regarder entre chaque caresse.
— Raoule… je vous ai abandonné mon cœur… je ne m’en irai pas sans vous le reprendre, et comme je l’ai placé très près du vôtre, j’espère que vous vous tromperez… deux cœurs de garçon, deux cœurs de hussard doivent être du même rouge… Rendez-moi le vôtre… gardez le mien… Dans un mois, nous chasserons ensemble de vrais lions dans une véritable Afrique.
— J’accepte ! répondit Raoule.
Et son regard sombre, qui ne savait pas pleurer, eut une tristesse morne.
— Vous acceptez, quoi ?… fit de Raittolbe la poitrine oppressée.