CHAPITRE V
ono écoutait son général qui lui dictait
un discours et s’embrouillait passablement,
quand la calèche apparut sur le
versant de la colline, en face de Tourtoiranne.
La fenêtre du cabinet était ouverte. Nono
avait bien souvent dévoré d’un œil fiévreux tous les
chemins par lequel Mélibar pouvait revenir, mais, à
déjeuner, M. Fayor avait déclaré que c’était comme
ça ; dès qu’on avait le moindre besoin des femmes,
elles s’éclipsaient, elles allaient déjeuner avec du
pain bis et de la crème. Le pauvre impatient n’osait
plus souffler mot, pourtant il regardait cette voiture,
une voiture singulière dont aucun bruit n’annonçait
l’approche, ni roulement sur la route sèche, ni claquement
de fouet pour solliciter l’attention.
Nono laissa tomber sa plume.
— Je ne suis point un charlatan comme ces adver-