vous implore. Il est facile, vous le savez, de le faire fuir, avant qu’on éclaircisse les soupçons qui pèsent sur lui ; mais moi je ne veux plus qu’on le croie coupable, cela est trop horrible ! »
Une larme brûlante vint tomber dans les broderies de son corsage, elle joignit les mains.
— Monsieur le duc de Pluncey, dit-elle avançant encore, j’accepte toutes les tortures que vous avez le droit de m’imposer, toutes les vengeances qu’il vous plaira d’exercer… Laissez-moi l’aller voir, ne fût-ce qu’une minute. Je vous donne ma parole d’honnête homme qu’à mon retour vous n’aurez aucun reproche d’époux à m’adresser. Mon amour n’est pas pareil au vôtre, monsieur, ce n’est pas une faiblesse physique. Je l’aime pour lui, non pour moi. Edmond ! Vous rappelez-vous mes promesses ?…
— Je me rappelle en effet, madame, un honteux marché…, proposé par un assassin à une de ses victimes agonisantes : la possession en échange d’une protection. La victime est morte…, c’était mon cœur, je crois ! l’assassin est ma femme ! Oui, je protégerai M. Maldas. Quant à vous, Renée, vous ne devez même pas être soupçonnée. Priez, si vous savez, étouffez vos remords, si vous pouvez. Je ferai le reste. »
Elle était un peu égarée car, souvent, la folie venait hanter son cerveau durant ses nuits d’insomnies douloureuses.
Elle se pencha jusqu’à effleurer le blason de ses cheveux.
— Vous m’avez permis d’envoyer votre carte, j’ai