Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/118

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dans un cabaret des Halles, où doit m’attendre ma voiture. Montarès, vous êtes trop compliqué.

La boîte est vide.

— Alain, me glisse affectueusement Boreuil, ça dépasse un peu la permission… vous avez de l’esprit et vous êtes en train de risquer une énorme bêtise. Dites-moi qui vous a vendu ces pastilles… ou je fiche le camp.

— Qu’est-ce que vous redoutez ?

— De perdre la face, sinon le pari. Ça ne se passera pas sans scandale, surtout avec cette poule de luxe, la Pierly. Elle n’a rien à perdre du tout et comme elle aime à poser en public… j’emporte votre pilule et j’imite Otorel. Serviteur !

— Moi aussi ! grogne le député communiste, je vous lâche. Adèle m’attend toujours passé minuit et, demain matin, j’ai une réunion salle Contade. Montarès, je ne comprends rien à cette façon de s’amuser, sinon… Le bruit court que vous descendez de ces illustres chenapans qui firent la conquête de Jérusalem. Vous feriez mieux de nous expliquer pourquoi des catholiques à la mentalité pourrie de Dieu le veut ! se mirent en tête de conquérir la sépulture d’un juif. Puisque vous êtes amateur de logique, creusez ça.

— Mon cher député, vous êtes mal ren-