— Montarès, me dit-elle, de sa voix rauque, je vais où vous savez, mais je ne veux pas y aller avec cela. Ce ne serait pas prudent (elle enlève son fameux diadème), parce que ce n’est pas une chose à confier aux domestiques de notre époque. Vous me le rapporterez quand vous voudrez.
Je passe machinalement le diadème à mon poignet, puis je le pousse jusqu’au haut de mon bras où il s’arrête, me donnant une horrible sensation de griffes me râpant la peau.
— Princesse, vous n’êtes pas sérieuse. Et si je ne vous le rapportais pas ?
— Oh ! fait-elle impassible, ces objets-là on ne peut ni les voler ni les prêter quand on est d’un certain monde… tout au plus peut-on les… partager.
Et elle s’en va, traînant derrière elle sa demi-queue d’écailles de nacre frisée de la frange plus claire du jour naissant.