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XX

La voici. Elle fait une entrée un peu tragique dans un kimono de satin noir avec la mine de la dompteuse pénétrant jusqu’aux lions. Elle est allée d’abord se déshabiller, ôter son deuil de convention pour se costumer en… alibi mondain, aidée par Francine, une Francine pleine de petites attentions respectueuses, puis elle nous arrive, comme un verre d’eau glacée au milieu de cette chaleur étouffante, toute fraîche de ses ablutions, bien fardée, bien coiffée ou mieux décoiffée, toujours souriant de son sourire qui est quelquefois d’une inquiétante naïveté.

— Encore ce chien-là ? dit-elle. Vous savez, Montarès, il a des puces. Vous ne pouvez donc pas vous séparer de lui ? Quel attachement ! Cela m’étonne de vous.

— Je l’aime beaucoup, en effet, malgré les puces. Et il y a, surtout, qu’il m’aime aussi.

— Vous tenez à l’amour d’une bête,