Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/103

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ACTE I, SCÈNE II. 9 5

Il le peut. Toutefois j'ose encore lui dire Qu'il doit avant ce coup affermir son empire; Et qu'en me réduisant à la nécessité D'éprouver contre lui ma foible autorité , Il expose la sienne; et que dans la balance Mon nom peut-être aura plus de poids qu'il ne pense.

BURR.BU3.

Quoi, madame! toujours soupçonner son respect! Ne peut-il faire un pas qu'il ne vous soit suspect? L'empereur vous croit-il du parti de Junie? Avec Britannicus vous croit-il réunie? Quoi ! de vos ennemis devenez-vous l'appui Pour trouver un prétexte à vous plaindre de lui ? Sur le moindre discours qu'on pourra vous redire Serez-vous toujours prête à partager l'empire? Vous craindrez-vous sans cesse? et vos embrassemens Ne se passeront-ils qu'en éclaircissemens ? Ah! quittez d'un censeur la triste diligence; D'une mère facile affectez l'indulgence : Souffrez quelques froideurs sans les faire éclater; Et n'avertissez point la cour de vous quitter.

AGRIPP1NE.

Et qui s'honoreroit de l'appui d'Agrippine, Lorsque Néron lui-même annonce ma ruine; Lorsque de sa présence il semble me bannir ; Quand Burrbus à sa porte ose me retenir ?

��B'JllUHUS.

��Madame, je vois bien qu'il est temps de me taire, Et que ma liberté commence à vous déplaire. La douleur est injuste; et toutes les raisons

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