Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/11

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PRÉFACE.


Quand je lus les Guêpes d’Aristophane, je ne songeois guère que j’en dusse faire les Plaideurs. J’avoue qu’elles me divertirent beaucoup, et que j’y trouvai quantité de plaisanteries qui me tentèrent d’en faire part au public ; mais c’étoit en les mettant dans la bouche des Italiens, à qui je les avois destinées comme une chose qui leur appartenoit de plein droit. Le juge qui saute par les fenêtres, le chien criminel et les larmes de sa famille me sembloient autant d’incidens dignes de la gravité de Scaramouche. Le départ de cet acteur interrompit mon dessein, et fit naître l’envie à quelques uns de mes amis de voir sur notre théâtre un échantillon d’Aristophane. Je ne me rendis pas à la première proposition qu’ils m’en firent : je leur dis que, quelque esprit que je trouvasse dans cet auteur, mon in-