i 9 8 BÉRÉNICE.
La rigueur de ses lois m'épouvante pour vous. L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine : Rome hait tous les rois , et Bérénice est reine.
BÉRÉNICE.
Le temps n'est plus, Phénice, où je pouvois trembler. Titus m'aime; il peut tout : il n'a plus qu'à parler, Il verra le sénat m'apporter ses hommages , Et le peuple de fleurs couronner nos images. De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur? Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur? Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée, Cette fuule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntoient leur éclat; Cette pourpre, cet or, que rehaussoit sa gloire, Et ces lauriers encor témoins de «a victoire ; Tous ces yeux qu'on vovoit venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards ; Ce port majestueux, cette douce présence... Ciel ! avec quel respect et quelle complaisance Tous les cœurs en secret l'assuroient de leur foi J Parle : peut-on le voir sans penser comme moi Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître Le monde en le voyant eût reconnu son maître? .Mais, Phénice, où m'emporte un souvenir charmant? Cependant Rome entière, en ce même moment, Fait des vœux pour Titus, et, par des sacrifices, De son règne naissant célèbre les prémices. Que tardons-nous? allons, pour son empire heureux, Au ciel qui le protège offrir aussi nos vœux.
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