ACTE III, SCENE IV. 117
Elle croit m'affliger ; sa haine me fait gTâce. Tu me voyois tantôt inquiet, égaré; Je partois amoureux, jaloux , désespéré; Et maintenant, Arsace, après cette défense, Je partirai peut-être avec indifférence.
ARSACE.
.Moins que jamais, seigneur, il faut vous éloigner,
ANTIOCHUS.
Moi , je demeurerai pour me voir dédaigner?
Des froideurs de Titus je serai responsable?
Je me verrai puni parce qu'il est coupable?
Avec quelle injustice et quelle indignité
Elle doute, à mes yeux, de ma sincérité!
Titus l'aime, dit-elle, et moi, je l'ai trahie.
L'ingrate! m'accuser de cette perfidie!
Et dans quel temps encor? dans le moment fatal
Que j'étale à ses yeux les pleurs de mon rival;
Que pour la consoler je le faisois paroitre
Amoureux et constant, plus qu'il ne l'est peut-être,
ARSACE.
Et de quel soin , seigneur, vous allez-vous troubler? Laissez à ce torrent le temps de s'écouler : Dans huit jours, dans un mois,n'importe,il faut qu'il passe. Demeurez seulement.
ANTIOCHUS.
Non; je la quitte , Arsace. Je sens qu'à sa douleur je pourrois compatir : Ma gloire , mon repos , tout m'excite à partir. Allons; et de si loin évitons la cruelle ,
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