78 PRÉFACE.
A la vérité , j'avois travaillé sur des modèles qui m'avoient extrêmement soutenu dans la peinture que je voulois faire de la cour d'A- grippine et de Néron. J'avois copié mes per- sonnages d'après le plus grand peintre de l'an- tiquité, je veux dire d'après Tacite; et j'étois alors si rempli de la lecture de cet excellent historien, qu'il n'y a presque pas un trait éclatant dans ma tragédie dont il ne m'ait donné l'idée. J'avois voulu mettre dans ce recueil un extrait des plus beaux endroits que j'ai tâché d'imiter; mais j'ai trouvé que cet extrait tiendroit pres- que autant de place que la tragédie. Ainsi le lecteur trouvera bon que je le renvoie à cet au- teur, qui aussi bien est entre les mains de tout le monde, et je me contenterai de rapporter ici quelque uns de ses passages sur chacun des personnages que j'introduis sur la scène.
Pour commencer par Néron , il faut se sou- venir qu'il est ici dans les premières années de son règne, qui ont été heureuses, comme l'on sait. Ainsi il ne m'a pas été permis de le repré- senter aussi méchant qu'il a été depuis. Je ne
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