Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/96

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88 BRITANNICUS.

Rritannicus la tienne entre mon fils et moi.

ALBINE.

Quel dessein !

AGRIPPINE.

Je m'assure un port dans la tempête. Néron m'échappera, si ce frein ne l'arrête.

ALBINE.

Mais prendre contre un fils tant de soins superflus?

AGRIPPINE.

Je le craindrois bientôt, s'il ne me craignoit plus.

ALBINE.

Une injuste frayeur vous alarme peut-être.

Mais si Néron pour vous n'est plus ce qu'il doit être,

Du moins son changement ne vient pas jusqu'à nous ;

Et ce sont des secrets entre César et vous.

Quelques titres nouveaux que Rome lui défère,

Néron n'en reçoit point qu'il ne donne à sa mère.

Sa prodigue amitié ne se réserve rien :

Votre nom est dans Rome aussi saint que le sien ;

A peine parle-t-on de la triste Octavie.

Auguste votre aïeul honora moins Livie :

Néron devant sa mère a permis le premier

Qu'on portât des faisceaux couronnés de laurier.

Quels effets voulez- vous de sa recoimoissance ?

AGRIPPINE.

Un peu moins de respect, et plus de confiance. Tous ces présens , Alhine, irritent mon dépit : Je vois mes honneurs croître, et tomber mon crédit Non, non, le temps n'est plus que Néron , jeune encore, Me renvoyoit les vœux d'une cour qui l'adore;

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