vent se découvrir encore. Il doit aussi contrôler, vérifier
les travaux antérieurs. Ce devoir, nous l’avons rempli ; et
nous n’avons pas trouvé qu’il ne restât plus qu’à certifier
une exactitude déjà parfaite. Plus nous avons avancé dans
notre tâche, plus nous avons été convaincu que les œuvres
de Racine attendaient encore, comme toutes nos grandes
œuvres classiques, le soin consciencieux et sévère dont la
loi, sagement réglée par de plus habiles que nous, est
celle de toute cette collection. Souvent, sans doute, en
repassant par les mêmes routes que les précédents éditeurs,
nous nous sommes retrouvé tout juste sur leurs
traces ; mais il s’en faut de beaucoup qu’il en ait toujours
été ainsi.
Dans les éditions récentes des pièces de théâtre de Racine, dans les plus accréditées, on n’a pas exactement suivi le texte de 1697, qui étant le dernier imprimé du vivant de l’auteur, doit être regardé comme le texte définitif. M. Aimé-Martin (nous le citons de préférence, parce que nulle édition n’a trouvé plus de faveur que les siennes, et n’a aujourd’hui encore plus d’autorité), M. Aimé-Martin, dans l’Avertissement de ses dernières éditions, annonce « une révision complète du texte sur l’édition de 1697. » Il ne semble pas d’abord que cela veuille simplement dire qu’il ait attentivement comparé ce texte avec le sien, pour y recueillir des variantes, mais plutôt qu’il l’ait adopté, renonçant ainsi au système assez singulier d’éclectisme que révèle, si nous ne nous trompons . la préface de sa première édition, où il s’exprime ainsi : « Nous avons pris le texte de l’édition de Geoffroy pour base de la nôtre, mais après l’avoir colla-