Que Pyrrhus d’un regard la voulût honorer ?
Il l’épouse : il lui donne, avec son diadème,
La foi que vous venez de recevoir vous-même,
Et votre bouche encor muette à tant d’ennui
N’a pas daigné s’ouvrir pour se plaindre de lui !
Ah ! que je crains, Madame, un calme si funeste[1] !
Et qu’il vaudroit bien mieux…
Fais-tu venir Oreste ?
Il vient, Madame, il vient ; et vous pouvez juger
Que bientôt à vos pieds il alloit se ranger.
Prêt à servir toujours sans espoir de salaire[2],
Vos yeux ne sont que trop assurés de lui plaire.
Mais il entre.
Scène III.
Oreste en vous cherchant obéisse à vos lois ?
Ne m’a-t-on point flatté d’une fausse espérance ?
Avez-vous en effet souhaité ma présence ?
Croirai-je que vos yeux, à la fin désarmés,
Veulent…
Je veux savoir, Seigneur, si vous m’aimez.
- ↑
· · · · · · Δέδοιχ´ ὅπως
Μὴ ´κ τῆς σιωπῆς τῆσδε ἀναρρήξει κακά.
(Sophocle, Œdipe roi, vers 1062 et 1063.) - ↑ Nous avons suivi, pour la ponctuation de ce vers et du précédent, toutes les éditions imprimées du vivant de Racine. M. Aimé-Martin a mis une virgule après se ranger, deux points après salaire.