Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/100

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SCENE II.

PO RUS, TAXI LE.
PORUS.

SEigneur, ou je me trompe, ou nos fiers Ennemis, Feront moins de progrez qu’ils ne s’eftoient promis,

Nos Chefs Se nos Soldats bruflans d’impatience,
f ont lire fùr leur front une malle aflèurance ;
Ils s’animent l’un l’autre, & nos moindres Guerrier*
Se promettent déja des moiflôns de Lauriers.
J’av veu de rang en rang cette ardeur répandue,
Par des cris genereux éclater à ma veuc r
Ils Ce plaignent, qu’au lieu d’éprouver leur grand
cœur,

L’oifiveté d’un Camp conlume leur vigueur.
Laillèrons-nous languir tant d’illuftres courages ?
ïvlcftre Ennemy, Seigneur, cherche lès avantages :
Il lè lènt foible encore, & pour nous retenir
Epheftion demande à nous entretenir.
Et par de vains dilèours…

TAXILE.

Seigneur, il faut l’entendre, Nous ignorons encor ce que-veut Alexandre. Peut-eftre eft-ce la Paix qu’il nous veut prelènter, PORUS.

La Paix ! Ah de fà main pourriez-vous l’accepter ? Hé quoy ? neus l’aurons vû par tant d’horribles gueries,