Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/120

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SCENE V.

AXIANE, PORUS.

A X I A N E.

CEtte fombre froideur ne m’en dit pourtant rien l
Lafche, & ce n’eft point là, pour me le faire croire,
La démarche d’un Roy qui court à la Victoire.
Il n’en faut plus douter. Et nous fommes trahis.
Il immole à fà Sœur fa gloire & fon païs,
Et là haine, Seigneur, qui cherche à vous abbattre
Attend pour éclater que vous alliez combattre.
O dieux !

PORUS.
Son changement me dérobeun appuy, "
Que je connoiflbis trop pour m’affiirer fur luy.
Mes yeux làns fo troubler ont veû fon inconfiance^
Je craignois beaucoup plus là molle refiftance.
Un Traiftre en nous quittant pour complaire à fa
Sœur,

Nous affoiblit bien moins qu’un lafche Défenfeur.

AXIANE. Et cependant, Seigneur, qu’allez-vous entreprendre ! Vous marchez làns conter les forces d’Alexandre. Et courant prefque feul au devant de leurs coups, Contre tant d’Ennemis vous n’oppofez que vous.

PORUS.

Hé quoyj Voudriez-vous qu’à l’exemple d’un Traiftre,